Le PROJET

Happy !

Équinoxe (Grande salle, médiathèque, commerces et appartements) a été inauguré le 15 octobre 1994 ; le théâtre a reçu le label de Scène nationale en 2000.

« Je sais bien, par exemple, que mon père eut
moins souffert si, certains soirs, un théâtre
populaire était venu jadis dans sa ville le
distraire par Corneille, de ses misères, de ses
déficits, de ses impôts, et lui donner une leçon
de courage. C’est toute la raison d’être des
Centres dramatiques. C’est toute la morale
d’un théâtre populaire. C’est là notre loi, nous
ne manquerons pas de lui obéir désormais »,

Jean Vilar (citation de l’éditorial de la première plaquette de saison d’Équinoxe)

Le message reste, trente ans après, toujours d’actualité. Un théâtre qui console, qui explique, qui nous fait réfléchir, un théâtre qui divertit, dans toutes les acceptions du terme. Jean-Yves Gateaud et François Claude le savaient et ont voulu faire vivre cette idée à travers l’aventure originale de ce qui est un des plus grands théâtres de France, singulièrement installé en milieu rural… Ils parlaient d’audace, pas seulement architecturale, d’éclectisme, de création,
de découverte, de talents nouveaux, d’humour, de faire évoluer les goûts, de public curieux : « tout ce qui bouge, qui émeut, qui parfois provoque, mais qui jamais ne laisse indifférent », écrivait le maire de
l’époque. François Claude, qui en venait, avait l’ambition d’obtenir rapidement le label « Scène nationale », ce qui fut fait en 2000, il y a bientôt un quart de siècle.

Toute l’équipe d’Équinoxe, entourée de ses partenaires publics et privés très fidèles, s’est attachée à cette riche mémoire, même si comme le disait Sacha Guitry dans Mon père avait raison : « Si tu savais ce que c’est que d’avoir trente ans ! Il faut sans doute les avoir au moins deux fois pour le comprendre ! ». Ainsi nous avons prospecté dans les anciennes programmations pour en concocter une nouvelle, tellement fidèle à l’esprit d’Équinoxe. Vous le verrez, chaque spectacle ou presque a une résonance dans les saisons passées, rappelée à chaque fois, avec en tête de proue Le Banquet de la Sainte-Cécile. Joué en 1994, nous le diffusons encore cette saison, lui qui n’a pas vieilli, tourne toujours, avec le même comédien…
C’est une saison festive, joyeuse, unique comme un Happy Birthday ! avec un opéra, des humoristes, des metteurs en scène et piste ainsi que des chorégraphes d’importance, le retour de l’Orchestre national de France, un anniversaire pensé comme un festival, en plus de nos trois festivals tous déclinés autour de la fête, du mouvement et du cinéma comme des marqueurs de notre identité, des artistes castelroussins, indriens, de notre région, de toute la France et même
d’ailleurs, de véritables événements de spectacles vivants (le festival d’Avignon dans notre grande salle !), des créations et des classiques, des artistes connus et ceux à découvrir, des balades à Noirlac, Bourges, Limoges, La Châtre, Issoudun ou dans notre campagne indrienne, des souvenirs comme s’il en pleuvait… Bref, une saison
exceptionnellement prestigieuse.

Pour autant les saisons artistiques 2024- 2025 des théâtres français sont cette année singulièrement fragilisées. Les moyens consacrés à la création artistique se réduisent et la diversité artistique pour laquelle nous nous engageons s’affaiblit. L’ensemble des services publics est malmené, y compris celui de la culture, visé en son coeur : la création, qui est la fabrique de la pensée. Les collectivités territoriales, premières alliées de la culture dans nos territoires, seront, elles aussi, impactées. Notre modèle est aujourd’hui remis en cause. Beaucoup d’artistes vont disparaître, emportant avec eux la création. De nombreux emplois sont définitivement menacés. En ce temps de commémoration, il y a aujourd’hui urgence à sauver ensemble le service public de la culture pour que celui-ci continue de porter l’espérance d’une culture ouverte, accessible à toutes et tous, non stigmatisante. C’est vous qui justifiez cet espoir, vous qui
nous êtes vraiment fidèles depuis trente

Jérôme Montchal, directeur et toute l’équipe d’Équinoxe – Scène nationale de Châteauroux