Maldonne

DANS LE CADRE DU
Festival Après le dégel

LEÏLA KA

Dans sa première forme longue pour cinq interprètes, Leïla Ka – portée par l’envie de rebattre les cartes, puisqu’il y a eu maldonne et que les inégalités perdurent –, transcrit les amitiés et solidarités féminines en un ballet vif et saisissant.

La jeune chorégraphe, de la lignée des Sagazan, transpose sur scène émotions et moments de partage vécus avec ses sœurs, ses amies, les femmes croisées au fil des années. Sororité, révolte, pleurs et joie traversent une danse percutante. Choisies dans d’infinis motifs, couleurs et styles, les robes sont au cœur d’une création qui s’appuie tantôt sur le rythme des souffles, tantôt sur Lara Fabian ou Vivaldi. De cette dramaturgie volontairement chaotique, entre danse et théâtralité, se dégage une énergie folle : les danseuses transpirent parce qu’elles sont simplement vivantes dans cette transe salvatrice pour tous. Avec grâce et poésie, les corps vacillent, tombent, se relèvent et se répondent, poussés par une urgence vitale. Leïla Ka incarne une jeunesse qui se révolte et invente un style étonnant en dehors des codes. Un succès phénoménal à voir sans hésiter.